Noms de habitants Scientriens, Scientriennes
En paois : Chantri ou Chentry
Surnom : les Caoués (les mouillés) ou louRaffé (diarréiques)
En latin : Syntriacum
1898 – 1904 – Jean-Claude TERRIER
1904 – 1908 – Joseph VERDEL
1908 – 1919 – Jean-Claude TERRIER
1919 – 1925 – Zéphyrin GAIDIOZ
1925 – 1929 – Jean-Claude TERRIER
1929 – 1943 – Xavier DELUERMOZ
1943 – 1944 – Jean DELUERMOZ
1944 – 1945 – Lucien CHAPPAZ
1945 – 1953 – Marc LAMOUILLE
1953 – 1982 – Gustave BRASIER
1982 – 1995 – Raymond DUVERNAY
1995 – 2008 – René BRANTUS
2008 – 2014 – Catherine NAVILLE
2014 – 2022 : Daniel BARBIER
2022 – … – Patricia DEAGE
> Consulter les photos des Maires en cliquant sur ce lien
Au début du XXe siècle : la commune comprenait 11 hameaux de l’ouest à l’est.
1783 : 311 habitants
1838 : 458 habitants
1866 : 508 habitants
1946 : 315 habitants
1962 : 334 habitants
1968 : 319 habitants
1975 : 329 habitants
1979 : 329 habitants.
1982 : 403 habitants
1990 : 561 habitants
1992 : 575 habitants
1999 : 657 habitants
2006 : 939habitants
2007 : 979 habitants
2008 : 1017 habitants
2009 : 1045 habitants
2010 : 1094 habitants
2011 : 1 101 habitants
2012 : 1 111 habitants
2013 : 1 121 habitants
2014 : 1 166 habitants
2015 : 1 156 habitants
2018 : 1 143 habitants
2021 : 1 182 habitants
La création d’armoiries doit suivre des critères et des règles strictes afin de délivrer un message symbolique fort, clairement identifiable.
Pour la commune de Scientrier, seules les couleurs « rouge et or » de la famille souveraine de Faucigny et le « bleu azur » de la famille de Thoire peuvent être reprise.
Trois éléments sont présents sur le blason :
– L’Arve
– Le héron centré
L’épi de blé
> Le blason
Au cours des siècles, la rivière Arve a toujours été le théâtre de projets d’aménagements particuliers. En effet, pendant les crues dont elle était souvent l’objet, son débit devenait souvent incontrôlable et son lit s’étendait tantôt sur Scientrier-Arenthon tantôt sur Contamine.
Ainsi, en 1756, le gouvernement sarde voulait déjà endiguer l’Arve et réunir tous les chenaux en un seul pour le rendre navigable de Servoz à Carouge.
Une société genevoise offrait même ses services sous réserve du privilège de navigation pendant 20 ans.
On devait aussi faire sauter des blocs qui se trouvaient dans son lit à Contamine, Boringes et Reignier. Le devis projeté s’élevait à 75 880 livres de Piémont. On allait accorder l’exécution lorsque les communes du haut Faucigny, de crainte que la coupe des forêts n’occasionne la ruine des terres cultivées, obtinrent de Charles Emmanuel III qu’il abroge le projet.
Plus tard, d’autres projets virent le jour, citons notamment la création en 1861 d’un syndicat d’endiguement à Scientrier où la rivière fit beaucoup de dégâts. Mais le projet n’aboutit pas faute de financement alors que la commune d’Arenthon où l’on relevait l’existence du même type de syndicat avait pu réaliser les travaux nécessaires pour contenir les crues. Toutefois, les caprices de l’Arve n’empêchaient pas la communication avec notre voisine Contamine, un pont de pierres reliait en effet Arenthon à Contamine ; les nobles de Lucinges et ceux d’Arenthon y possédaient un bac. La destruction du pont date vraisemblablement des guerres franco-bernoises de la fin du 16ème siècle. On pense d’autre part que les moines barnabites du prieuré de Contamine l’utilisèrent lors de la construction de notre église dans les années 1500.
Plus récemment, au début du 20ème siècle, un batelier nommé Joseph Saddier, installé à la Perrine sur la commune de Contamine possédait un bac et assurait la liaison entre les deux rives.
Enfin, pour la petite histoire, février 1929 fut si froid jusqu’à –25° que l’Arve gela complètement : la traversée à pieds secs fut possible pendant au moins deux semaines. Toute la population de Contamine et Scientrier s’y rendait, le dimanche 17 février surtout
Scientrier n’a pas toujours été un petite commune discrète et laborieuse, peuplée de petites gens travaillant essentiellement dans l‘agriculture et où rien ne se passait. En effet, elle fut le théâtre dune rencontre historique, un certain Vendredi 31 Août 1860, 4 mois après le plébiscite pour le rattachement de la Savoie à la France.
Parti de La Roche, le couple impérial, Napoléon III et son épouse Eugénie, qui visitai la nouvelle province fit une halte au carrefour de Scientrier. Arc de triomphe colossal, plus de 8 000 personnes don un grand nombre de Genève, l’arrondissement de Saint Julien avec son Maire et sa musique, tout le clergé du canon de Reignier, d’anciens militaires supérieurs ainsi que de vieux « grognards » médaillés de Saint-Hélène, tout un peuple venu à la rencontre de l’empereur des français. Des cris si enthousiastes qu’ils ont été entendus à des kilomètres à la ronde, de vieux médaillés qui s’essuyaient les yeux en contemplant le neveu de celui qu’ils avaient servi. L’empereur, ému et touché, demanda près de quelle grande ville il se trouvait. Sur place, la compagnie des pompiers de Reignier, assistée de cinq gendarmes, maintenant à grande peine la foule en liesse devant les drapeaux déployés et les tambours battants.
L’empereur, soucieux de sa popularité, pouvaient être content d’un tel accueil d’une population digne, empressée et satisfaite.
Notre église date de 1511, des écrits, nous indiquent qu’elle a été construite par les moines de Contamine.
Vers la fin du siècle dernier, l’église actuelle étant particulièrement délabrée, le Curé de l’époque avait rendu publique une lettre de l’evêque menaçant d’y interdire l’exercice du culte si la paroisse ne se décidait pas à faire des travaux ou construire une nouvelle église.
Le Conseil Municipal qui avait conscience du problème depuis de nombreuses années délibéra et décida de prendre des mesures utililes pour une reconstruction dans un emplacement à choisir prés de la Mairie, c qui présentait l’avantage d’être un lieu moins excentré que la vieille église. Le Maire de l’époque, Monsieur Claude TERRIER, et son Conseil Municipal proposaient deux sites éventuels :
– la parcelle BERCHET en amont de la Mairie
– La parcelle DUMONT en direction de BOSSY.
Comme il fallait s’y attendre, et suite à une enquête publique, une vive opposition se fit notamment dans le secteur du Chef-Lieu (Le Chef-Lieu étant alors « vers l’église) alors que les autres hameaux étaient nettement favorables au transfert prés de la Maison Ecole.
La vieille église fut fermée en Décembre 1903.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, Scientrier possédait son église et son presbytère au centre du village. Mais au mois de mai 1904, les élections amenèrent des modifications et un nouveau Maire, Monsieur VERDEL, opposé à cette implantation trop proche de la porcherie selon lui.
Le sous-prefet, agacé par tous ces revirements, mit en demeure la commune de trouver un nouveau site ou de réparer la vieille église. Le nouveau Conseil en délibéra le 15 Octobre et proposa un nouvel emplacement sur un terrain appartenant à deux mineurs, les frères VIDONNE.
De nouvelles polémiques s’en suivirent, principalement avec des Conseillers de l’ancienne équipe municipale. Mais dans un souci d’apaisement, toute opposition cessa et le 29 Décembre 1904, l’ensemble du Conseil se prononça pour l’acquisition de la parcelle VIDONNE.
Tout semblait rentrer dans l’ordre quand une nouvelle pierre d’achoppement fort malencontreuse allait détruire bien des espérances, le Tribunal de Saint Julien en Genevois refusant de donner l’autorisation de vendre leur parcelle aux mineurs VIDONNE.
Il fallut de nouveau trouver un emplacement en l’occurrence la parcelle CHAMBET, toujours dans le secteur Mairie-Ecole.
En attendant la future construction, le Maire avait pris sur lui – même la décision de faire des réparations à la vieille église ce qui provoqua les protestations de son Conseil Municipal.
De plus, l’Abbé DOMENGE, Curé de l’époque, avait une attitude partiale et obstinée qui contribuait à diviser ses paroissiens. Sur ces entrefaites, le régime de séparatinn de l’église et de l’Etat fut voté avec toutes les complications que cela entraînait. Les dissensions de plus en plus vives au sein de la population firent que le projet fut ajourné à une époque que personne ne put prévoir.
C’est en 1977 que la véritable sauvegarde de l’église fut entreprise et c’est un comité de bénévoles, avec à sa tête Madame Paulette MERMILLOT, qui lança cette opération pour une durée de 5 ans de travaux : charpente, pose du cuivre, pose de fenêtres, décoration et abords…
La partie parking a pu se réaliser grâce à l’acquisition de la propriété Iranzo puis la démolition du bâtiment ?
La paroisse et l’équipe de la vogue s’étaient associées pour repeindre les murs intérieurs et vitrifier les parquets.
Le nouvel emplacement du monument aux morts, rue des écoles a été inauguré le 11 Novembre 1996.
Il a été placé à proximité de l’école et de la Mairie afin de marquer son attachement et sa considération pour les anciens combattants qu’il s’agisse d’honorer la mémoire des disparus, de leur famille ou de témoigner une fidélité au souvenir de tous ceux qui sont morts pour notre liberté et l’indépendance du pays.
Le ruban a été coupé lors de l’inauguration par Monsieur Maurice SONNERAT, Conseiller Départemental.
Les noms de ces trois frères sont gravés sur le monument aux morts, il s’agit de
– DESALMAND François né le 30 / 10 / 1890 ; mort le 12 / 10 / 1914
– DESALMAND Marius né le 16 / 11 / 1893 ; mort le 31 / 08 / 1914
– DESALMAND Adrien né le 05 / 11 / 1895 ; mort le 05 / 11 / 1916
Ce sont les grands-oncles, qui en feuilletant les archives familiales a retrouvé les correspondances entretenues par les trois frères et leur famille depuis leur incorporation dans l’armée jusqu’à leur mort sur le front à la fleur de l’âge.
François :
En juillet 1914, François, 24 ans, engagé depuis deux ans au terme de son service militaire et promu maréchal des logis au 13e Rgt de chasseurs à cheval de Vienne (Isère), est en manœuvres à la Valbonne.
Le 28, son escadron est rappelé d’urgence à Vienne. Le 31 à minuit, il écrit à ses parents « grands préparatifs…troubles en ville… c’est la mobilisation… je pars avec confiance et j’espère que d’ici quelque temps je pourrai aller tous vus embrasser ».
Le Samedi 1er Août, il note dans son carnet de campagne « Embarqués pour une destination inconnue à 17 heures ». Quelques jours plus tard, son escadron cantonne dans les Vosges.
Dans sa lettre du 4 oût, à l’approche des combats, il rappelle à ses parents « si par hasard, il m’arrivai un malheur, vous savez que je dois toucher une prime qu’il faudra réclamer ».
Il s’inquiète pour son frère « Et Marius ? Certainement il a dû renter au corps lui aussi ».
Le 7 Août « Jusqu’à maintenant rien d ‘extraordinaire…toujours en position d’attente ».
Fringant cavalier, plein d’ardeur pour défendre la patrie, François est pressé d’en découdre. Le grand jour arrive le 9 Août, le baptême du feu. Il évoquera ce souvenir plus tard dans sa lettre du 1er Septembre « Tout va bien, si la campagne se termine comme elle s’est passée jusqu’à maintenant ce sera pour moi un grand souvenir parce que j’aurai eu le grand bonheur d’avoir été cinq fois sous le feu dont trois en première ligne… »et ajoute « Pour l’instant je n’ai reçu aucune nouvelle de Marius où est-il ? Je le crois en Alsace. Il est plus à plaindre que moi parce que dans l’infanterie c’est plus dur que dans la cavalerie. Mais comme je le connais, il a trop de courage pour sen plaindre ».
23 Septembre : dernière lettre de François : « Deux mots pour vous donner de mes nouvelles sont toujours très bonnes mais je n’ai rien reçu de Marius… »
En faite, Marius est mort depuis 23 jours mais personne ne le sait.
Puis, plus rien de la part de François. La terrible nouvelle arrivera vers la vin du mois d’Octobre, alors que la famille est toujours dans l’angoisse au sujet de Marisu, un courrier militaire est apporté aux parents par le Maire de la Commune selon la procédure en vigueur. Une carte rédigée par le capitaine Lheinard, supérieur de François accompagne l’avis officiel : « Monsieur, je vous prie d’annoncer avec tous les ménagements possibles aux parents d’un de mes excellents sous-officiers Désalmand, le mort de leur cher fils. C’est un très grand chagrin pour moi et pour mon escadron.
Le 12 Octobre 1914, François a été tué par balle e pleine poitrine en conduisant son demi-peloton à l’attaque du village de Neuf Berquin.
> Décoration François Marius Adrien
Marius
En juillet 1914, Marius 21 ans est déjà sous les drapeaux en train de faire son service militaire au 133e Rgt d’infanterie à Belley. En permission à Scientrier pour les foins, il est rappelé d’urgence dès le premier jour de la mobilisation le 28 Juillet. Il écrit alors « nous sommes mobilisés, nous devons partir ce soir, je crois que nous allons sur les frontières d’Italie…tout le monde chante « Déjà Berlin ! » enfin je pense que ce ne sera rien »
Le 133e Rgt d’infanterie comme le 13e Rgt de chasseurs à cheval est dirigé vers les Vosges. Le massif des Vosges est, dès les premiers jours d’août, le théâtre d’affrontements entre les troupes françaises et allemandes qui se disputent ce bout de terre d’Alsace.
Lettre du 3 Août « Nous sommes sur les frontières de l’Allemagne où nous attendrons la première bataille. Je vous écris au plus vite pour vous rassurer sur mon sort. Je crois bien que vous me croyez déjà mort ou blessé . Ne soyez pas inquiets. Tout le long de notre route nous avons été acclamés par les villageois qui nous donnaient des bouquets et nous offraient à boire ». Il ajoute « je ne vous dis pas exactement où nous sommes, c’est défendu car ils peuvent lire la lettre et s’il y a quelque chose qui concerne le placement de la troupe, ils la déchirent ». Il termine : « Chers parents, ne vous chagrinez pas trop sur moi, je ne me fais pas de mauvais sang… Je tâcherai de vous tenir au courant ».
C’et sa dernière lettre. Suivra un long silence.
Le 12 Août, sa sœur Rose écrit « Nous n’avons encore rien reçu de Marius depuis le début des hostilités, il nous a écrit avant de partir à Belley et depuis plus rien ».
Les parents, les frères et sœurs se renvoient de lettre en lettre la même question lancinante « Avez-vous des nouvelles de Marius ? »
Essayant de se rassurer, chacun met en cause sa paresse légendaire pour écrire, paresse que lui-même reconnaissait « Quand il faut écrire j’ai toujours la flemme ».
Marius n’a pas le temps d’écrire, son régiment jeté dans la fournaise selon la tactique de l’offensive à outrance va de combat en combat. Les pertes sont énormes.
Marius tombe le 31 Août 1914 au Bois de Mandray dans les Vosges.
La seule information communiquée à la famille, des mois plus tard, sera « porté disparu ».
Adrien
Adrien, le plus jeune (19 ans, classe 15), qui n’a pas encor fait son service militaire est appelé à son tour.
Parti le 16 Décembre 1914 pour Grenoble et incorporé au 28e Rgt de Chasseurs, il passe plusieurs mois à faire « ses classes » dans l’Isère, dans la Drôme puis à Menton.
Début Juillet 1915 il annonce à ses parents le départ de son bataillon pour les Vosges en plaisantant : « C’est embêtant de quitter Menton, je m’y plais bien » et rassure ses parents : « Il ne faut pas vous casser la tête pour moi, cela ne sert à rien, je vous écrirai souvent. Votre fils qui vous aime et qui a bon courage ».
Arrivé en Alsace, après une période d’instruction, le bataillon devenu le 27e BCA est envoyé en ligne. Adrien écrit sobrement « A présent, nous sommes des renforts ». Dès Octobre, aux attaques meurtrières s’ajoutent la pluie, la boue, le froid, la neige, les conditions de vie de plus en plus difficiles.
Le 21 Décembre, le 27e BCA en liaison avec le 15e et le 28e se lance à l’attaque de l’Hartmann, sommet rocheux et forteresse allemande âprement disputée. Le 29, à l’abri en troisième ligne il réussit à écrire « toujours vivant bien que passé près de la mort, enfin je m’en suis sorti. Ce n’est pas sans avoir enduré bien des misères ». Une semaine plus tard, le bataillon a droit au repos : « nous sommes en arrières des lignes, ça va tout de même mieux car j’ai passé là-bas des jours dont je me souviendrai toute ma vie ». L’annonce d’une permission pour janvier lui redonne du courage.
Le début de l’année 1916 est une période relativement calme en Alsace où les bataillons creusent des tranchées et organisent les positions qu’ils ont conquises au cours de l’année précédente.
Le 1er juillet 1916, une grande offensive alliée est lancée dans la Somme, des renforts importants y sont envoyés dont le 27e BCA. Comme toujours, Adrien a le mot pour rire : « Dommage de quitter l’Alsace, on était bien avec les Alsaciennes. »Et le voilà de nouveau au feu alternativement en première ligne et à l’arrière. C’est l’enfer. « Ah ! vous savez, quand on passe des heures après des heures, que les obus tapent de tous côtés, c’est là que l’on pense à tous, parents, amis. Je ne croyais pas vous revoir, aussi j’en ai dit des « Je vous salue Marie et des Notre père » ». Blessé le 12 septembre au cours de la fameuse attaque de Bouchavesnes, il est hospitalisé au Crotoy où il se rétablit « un peu trop vite ». Il obtient une permission de 7 jours en famille. Bonheur de courte durée… Il rejoint son bataillon sur le front de la Somme et constate : « pas de veine, j’arrive juste pour repartir aux tranchées ».
Une petite carte datée du 2 Novembre : « Toujours en très bonne santé et tjours au même endroit. Hier, la fête je l’ai passée avec Maly (un cousin), on a pris une cuite ».
Adrien est tombé trois jours plus tard au cours d’une attaque.
L’avis officiel de disparition arrivera le 24 Juin 1919 : « porté disparu le 05 novembre 1916 au bois de Saint Pierre-Vaast, près Rancourt (Somme)
La distribution d’eau potable dans les maisons n’a pas toujours été facile comme aujourd’hui. A Scientrier, comme dans de nombreuses communes de France, jusqu’à la guerre de 14 les réseaux d’eau étaient pratiquement inexistants ; c’est au puits qu’on allait chercher l’eau pour les besoins domestiques et au lavoir (quand il y en avait un) pour laver le linge.
C’est en 1934 que le Conseil Municipal de Scientrier, ayant comme Maire Monsieur Xavier DELUERMOZ, décide de se doter d’un réseau d’eau desservant tous les hameaux de la commune.
Deux sources sont déclarées d’utilité publique : « La Vernaz » et « La Beiardre » sises sur la Commune de Pers-Jussy pour assurer le besoin en eau de ce nouveau réseau.
En février 2000, à l’occasion d’une fouille creusée pour la réfection d’un mur situé à proximité de l’église sur l’enceinte de l’ancien cimetière, était découverte à environ 2 m de profondeur une amphore romaine de type « Dressel 20 » originaire du sud de l’Espagne.
Ce récipient était destiné au commerce de l’huile d’olive.
Cet objet est visible à la Mairie de notre commune
J’ai retrouvé par hasard un document d’archives datant de 1882 que détenait mon arrière-grandpère, Jean MARECHAL, président à l’époque du Conseil de fabrique de la Paroisse- le Conseil de fabrique avait pour mission de gérer les biens du culte.
Ce document relate des créances concernant des marchés liant la « Fonderie Paccard Frères » à différentes parties dont le Conseil de fabrique de Scientrier.
La commande d’une cloche pour l’église avait été décidée en 1874 par délibération municipale.
Cette décision était en fait l’exécution d’un testament de 1856, par lequel le Révérend BABAZ Victor, curé de la paroisse, léguait 2 000 F au Conseil de fabrique en vue de cette acquisition, à condition pour la Commune de concourir à la même dépense. L’église de Scientrier ne disposait alors que d’une petite cloche qui lors des incendies ne s’entendait pas aux extrémités du territoire communal.
Sur invitation de M. le Sénateur Pierre HERISSON, nous nous sommes rendus à Sevrier le 5 mars 2004 avec M. le Maire de Scientrier pour rencontrer la direction de la « Fonderie Paccard » et leur remettre une copie de ce document pour leurs archives. En remerciements, les dirigeants nous ont fait don d’une cloche posée sur un socle gravé à la marque de la fabrique. Celle-ci a trouvé sa place sur la table consulaire et M. le Maire m’a fait part de toute son utilité lors des réunions du Conseil pour ramener à l’ordre du jour les débats égarés ou réveiller ceux ou celles qui s’abandonnent à la rêverie !!!
Merci encore à M. le Sénateur HERISSON pour sa participation et à la « Fonderie Paccard » pour ce geste généreux.
M. DUVERNAY R. Maire Honoraire de Scientrier
Dans le cadre de recherches généalogiques, j’ai été amenée à consulter le plus ancien cadastre de Scientrier, cadastre que l’on appelle la « mappe sarde ». L’étude de ce document très riche en informations permet de découvrir la configuration du territoire de la commune et de faire le tableau des familles et de leurs propriétés dans la commune depuis deux siècles.
Ce cadastre qui couvre toute la Savoie (Savoie et Haute-Savoie actuelles) date du début du 18e siècle. C’est Victor-Amédée II, duc de Savoie et roi de Piémont-Sardaigne qui prit la décision de faire mesurer et cadastrer chaque paroisse de son duché, dans le but d’améliorer la perception de l’impôt foncier. Par l’édit du 9 avril 1728 il ordonna la mensuration générale de la Savoie, un gigantesque programme…
Ce travail énorme et d’une grande précision a duré 10 ans.
Ce qu’on appelle mappe sarde est un ensemble de documents qui comprend un plan cadastral mesuré(1) (doc 1) représentant toutes les parcelles de la paroisse numérotées et plusieurs registres complémentaires. Ce plan d’origine est en noir et blanc avec uniquement les numéros parcellaires,
l’orientation du territoire et l’indication des paroisses périphériques dites confins. L’échelle est de 1/2400.
Deux copies aquarellées sont réalisées en plus, l’une déposée à la cour des comptes de Chambéry, l’autre à la paroisse.
Pour connaître le nom des propriétaires des parcelles numérotées sur la mappe, il faut consulter le registre des numéros suivis(2) (doc 2) appelé aussi Livre de géométrie établi par le géomètre parallèlement à ses relevés dans l’ordre d’arpentage et qui indique la nature des parcelles (bâti, non bâti, cultures, etc.)
Pour connaître les biens de quelqu’un, il faut se référer à la Tabelle des propriétaires(3) (doc 3) appelé aussi Tabelle alphabétique qui donne par ordre alphabétique les nom et prénom du propriétaire avec indication de sa condition (noble, ecclésiastique, bourgeois, paysan, etc.). A chaque nom correspond la liste des biens : le n° de parcelle, sa nature, son degré de bonté, sa superficie en mesure du Piémont et en mesure de Savoye, le nom du mas (lieu-dit).
D’autres registres complètent cet ensemble : le livre d’estime, le livre de calculation, le livre de déduction, etc.
Les livres de mutation (livre journalier et livre de transport) créés par la suite indiquent de 1739 à 1860 les mutations cadastrales. Ces registres apportent beaucoup de renseignements pour suivre l’évolution d’une parcelle ou d’une propriété.
La mappe de Scientrier fut réalisée en 1731 et une copie déposée à la paroisse en 1733 comme en atteste le doc 4.
Scientrier était orthographié Sentrier ou Sentry ou Sentrie à cette époque.
Sources :
– Archives Départementales de Haute-Savoie (ADHS)
– Guide de la recherche généalogique en Savoie CGS PRP
– http:// www.savoie.archives.fr La mappe retrouvée
– http://www.sabaudia.org/v2/archives74
(1) Source : ADHS – Reproduction du cadastre Mappe de Sentrier / cote 1 C D 283
(2) Source : ADHS – Livre des numéros suivis de Sentrier / cote 1 C D 760
(3) Source : ADHS – Tabelle des propriétaires de Sentrier / cote 1 C D 1688
Doc 4 : Attestation de copie conforme portée sur la copie de la mappe remise
à la paroisse de Scientrier en 1733
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Article du messager agricole du 13 Octobre 1906 :
M. le maire de la commune de Scientrier faisait admettre, il y a quelques jours, à l’hôpital de Saint-Julien, une femme âgée d’une cinquantaine d’années environ. Elle avait été découverte dans les bois de Scientrier où elle séjournait depuis 15 mois. Elle vivait comme les sauvages ; elle se nourrissait principalement de racines et de fruits qu’elle volait un peu partout, ou encore d’un peu de maïs et de petit lait qu’elle allait mendier de temps à autre dans les fruitières environnantes.
Pour se garantir du froid, elle s’était enveloppée le cou de plusieurs couches de feuilles de chêne ; elle allait quelquefois coucher dans les water-closets des écoles de Scientrier, mais s’enfuyait à la première heure. Elle a presque perdu l’usage de tous les sens ; elle ne parle pas, faisant entendre rarement quelques paroles en mauvais français ou en patois, le tout incompréhensible.
Aussi la commission de l’hospice est-elle embarrassée de cette femme ; on ne peut savoir d’où elle est et d’où elle vient. Elle a pu être photographiée assez difficilement. Son portrait va être propagé et publié. Peut-être arrivera-t-on par ce moyen à établir son identité.
Crue de l’arve : Septembre 1968 et Mai 2015 : 850 m3/s
Novembre 2023 : 1 200m3/s